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Mon opinion sur le changement identitaire

Par Charles Dionne

Chroniqueur soccer pour le Plan De Match


Je ne vais pas passer par plusieurs chemins pour exprimer ma déception quand j’ai vu les explications du nouveau rebrand de l’Impact de Montréal. Dans son discours, Gilmore voulait que le CF Montréal se distingue des autres équipes et il veut aller chercher des fans à travers le monde comme les grands clubs européens. Mais pourquoi est-ce que l’on change une appellation unique en une appellation standard? Puisque l’Impact a déjà une riche histoire, les partisans de soccer associent le club à celui de Drogba, Nesta, Henry et bien d’autres. Le club n’a pas besoin de faire un changement pour interpeller d’autres supporters. Prenons l’exemple du chroniqueur au 91.9 sports, Nilton Jorge: « Aujourd’hui, en France, si on dit Impact de Montréal, tout est compris. On a plus besoin de marketing. Demain, une nouvelle qui va sortir et qui va dire que Thierry Henry est l'entraîneur du CF Montréal, c’est clair que certains Français vont penser qu’il y a deux équipes de soccer à Montréal. » Internationalement, on n’a pas besoin de preuves, tout est fait. Avec le changement d’identité, on vient de créer une lourde confusion qui prendra du temps à oublier. Je ne comprends pas en quoi le nom CF Montréal aidera à attirer des partisans dans le monde, lorsque notre réputation est déjà connue. On sait qu’il y a plusieurs Québécois qui ont un maillot du FC Barcelone, mais est-ce que des Européens voudraient porter un maillot du CF Montréal grâce au nom et au logo? La réponse est assez facile… Non, ça prend de la qualité sur le terrain! À moins d’un Messi ou Ronaldo, les revenus et l’avenir du club ne passent aucunement par la renommée internationale du club.


Selon moi, il faut partir de la base et aller séduire des fans partout au Québec. C’est eux qui vont remplir le Stade Saputo, c’est eux qui vont créer le buzz en débattant sur les médias sociaux, comme le font si bien les partisans du Canadien! Depuis plusieurs années, les estrades du Stade Saputo sont majoritairement dégarnies, et ce, même s’il y a encore beaucoup de place à prendre dans le secteur des sports au Québec. Le modèle d’une équipe performante à petit budget est très atteignable en MLS, d’autant plus que l’Union de Philadelphie a remporté le Supporter Shield avec une équipe de ce statut. Pour arriver à cette recette gagnante, il faudra que Gilmore, Henry et Renard parviennent à mélanger les ingrédients adéquats à la réussite!


Retournons au plus concret, le nom « Impact » n’est pas le problème qui a causé un changement identitaire. Celui-ci incarne une histoire, un sentiment familial et une image marquée par le public. Mais, cette image est plutôt fade et peu reluisante. Ceci étant dit, c’est le succès sur le terrain qui sépare les clubs majeurs des autres équipes en MLS.

Par exemple, l'appellation « Sounders » n’a rien d’historique à Seattle, mais ils ont réussi à se forger un esprit familial et une identité grâce à leurs nombreux championnats. Malheureusement, le nom « Impact » a subi sa propre médecine et il est maintenant le temps de tourner la page. Pour ce qui est du logo, je suis totalement en désaccord. Un petit rajeunissement aurait été nécessaire afin d’intégrer l'appellation « CFMTL », mais avouez-le, l’ancien logo était l’un des plus beaux de la MLS! La forme du blason était présentée comme un bouclier de défense et la fleur de Lys était présente en gros plan. Maintenant, on nous affiche une couleur sacrebleu et des petits flocons de neige qui se rassemblent pendant la tempête. Avec cette description, on dirait plutôt un club de ski de fond ou bien un club de motoneige. Mais bon, comme disait Kevin Gilmore, on doit se positionner comme une ville et un peuple différent des autres.


De l’autre côté de la médaille...


On ne se le cachera pas, ça va prendre énormément temps afin d’éviter de dire le mot «Impact » dans les discussions au Stade Saputo. La vraie question est pourquoi? Pourquoi ce changement d'identité lorsque l’Impact de Montréal faisait l'unanimité auprès des partisans? La question se pose, mais le timing est parfait pour cette restructuration et voici pourquoi.


Depuis la fin de l’ère « Drogba », le club tourne en rond et l’image de l’équipe se dégrade peu à peu. L’impact devait absolument trouver un moyen de s’approprier une place dans le marché de Montréal, mais aussi dans le reste du monde. En fait, ces réflexions remontent à l’arrivée de Kevin Gilmore à titre de président du club il y a deux ans. Depuis ce temps, le club a pris un virage complètement à brusque. Maintenant, on peut oublier les gros frais de transferts pour un joueur étoile dans la trentaine. Comme le dit si bien Vincent Destouches de TVA Sports, l’Impact c’est l’Atalanta de la MLS! La nouvelle méthode vise à former de jeunes joueurs et c’est exactement en lien avec le changement d'identité. Avec la pensée de regarder vers le futur, le slogan « droit devant» et l’internationalisation du nom CF Montréal représentent enfin une identité claire et précise. Finalement, ce n’est pas le nom ou le logo qui changera les performances sur le terrain. Lorsque les Raptors de Toronto ont changé leur logo, les partisans n’étaient pas contents, certes, mais leur support était toujours présent et ils ont dorénavant un championnat en main. Laissons notre mécontentement de côté et encourageons l’Impact...euh, le Club de Foot Montréal!


«Pour faire un impact, il faut mettre l’impact à la retraite»





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